vendredi 27 janvier 2012

Cet hiver

Cet hiver ne fut ni rude ni triste.

Les gens qui y vécurent se réjouirent de sa douceur, de sa gentillesse. L’hiver ne fut pas une épreuve, pas une agression, pas un bruit gênant dans nos habitudes vestimentaires. Une quinzaine de degrés, tous maussades, vinrent se déposer sur le territoire, sur la région, sur la croûte terrestre, comme une neige. Et quinze degrés de nuages, de brume et de bruine décevante s’installèrent à demeure et firent un nid douillet dans nos consciences.
L’hiver ainsi formé s’étendit à d’autres mois : septembre jusqu’à novembre, février jusqu’à avril. L’univers présenta des extrêmes mis bout à bout plutôt que l’infinité des motifs qui le composaient avant.  L’univers présenta un refroidissement généralisé, une égalisation de tous les excès, une absolution, un pardon de tous les péchés. Tous finirent par se dissoudre dans un grand carnage simplifié, adoucit.

Le thermostat du monde se calma, calma les foules empâtées, cimenta les réjouissances, mit fin aux catastrophes, aux débordements, aux tsunamis.

Et  seule la pluie devint un refuge exact, un petit accident dans le grand bain bleu marine à l’aspirine où nous fûmes tous plongés.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire