lundi 4 novembre 2013

Histoire de deux chiens

J'ai une idée pour un nouveau livret de l'ère du repos, quatrième partie, qui pourrait s'appeler Temps Jaune, Temps Bleu. Il y aura une vague histoire de chiens, de chats et de meurtre. En prime, une illustration paresseuse.

La chaleur des câbles... Le vent souffle et fait grincer les fenêtres, mais pas ici, dans un autre temps et un autre espace. Le cerveau ne peut plus compter ni marcher, ne peut pas situer le reste de son corps, devenu objet flottant entre d'autres objets de nature très différente ; autrement que dans un filet de ressentiments et de pressentiments. La chaleur des ampoules est partout la même, la chaleur des chaises, la chaleur des arbres, et il y a cette histoire de chien dont je ne parviens pas à me souvenir.

Dans la pluie sont venus deux chiens sans noms, que par facilité on peut appeler Nord et Sud, ou A et B ; ils mangeaient des plantes et la viande morte trouvée par terre, ou donnée par des passants. Ils ne savaient pas tuer, et d'ailleurs il n'y avait rien à tuer, ou si peu. Les animaux sont bien trop durs à attraper et à mettre à mort, ils se défendent, ils tiennent à la vie ; pour les y arracher il faut très bien les connaître, et les chiens les fréquentaient sans les connaître vraiment. Il y a une histoire avec ces deux chiens qui venaient toujours ensemble comme une seule chose double, qui sont morts maintenant, mais je ne me souviens pas de ce qui leur est arrivé ni de pourquoi leur histoire a une quelconque importance. Leur monde, c'était les animaux, les arbres, le boucher, les passants, le soleil derrière leurs paupières closes, la nuit et les étoiles, les ampoules électriques et les ivrognes, les arbres et les vélos, les chaises et les portes, les cours intérieures et la pluie.

Ils ne connaissaient que la nuit. Ils se battaient souvent, ensemble ou avec les gens, avec le boucher, avec les passants. Je les ai vu courir après des gens dans le soir, des gens portant des écharpes terriblement longues, qui pendaient... Je ne sais pas si ils voulaient jouer, ou tuer ; si ils voulaient réclamer de la viande ou des fruits. 


2 commentaires:

  1. Haletante comme un corniaud courant derrière un lièvre. La suite Maestro!!

    RépondreSupprimer
  2. L'illustration me rappelle des animaux brodés sur des tapis Huns (introuvables sur internet)

    RépondreSupprimer