samedi 16 mars 2013

La maison-village

Envie de course dans la boue et dans le froid, pas eu le temps en sortant de prendre les affaires essentielles, tout me résistait tellement qu'à la fin non, pas de soucis, j'accepte même que le soleil ne se lève pas, qu'il mette de plus en plus de temps à se lever, dans ce mini-moment d'absence à mes fonctions intellectuelles j'avais le choix entre dormir et ne pas dormir, je me suis redressé parmi les couvs et j'ai regardé les autres dormir, ils dormaient, et je suis parti rapidement enfilant uniquement une cape fermée devant, parti en courant entre les immeubles récupérer la machine à texter chez Macha, il faisait glacial des mains et des pieds nus mais j'avais chaud à la tête, moi pauvre dépossédé n'avais rien, pas même le souvenir d'un texte de Lowkow car elle était la seule à me texter dans le noir, le soir venu, par delà les plaines où courent les câbles infinis bouclant l'immense boucle électrique territoriale,

Trak l'info, il était venu depuis une grande ville travers la nuit gelée (moyen de transport inconnu), et avait trouvé l'espace immense et vierge, et l'endroit en entier était sur la boucle du grand câble est-ouest qui passe sous la terre, la chaleur s'échappait par des centaines de fenêtres crevées, et en petit groupes de huit, en petites équipes de skavengers, on déplaçait les carreaux pour faire un feu dans le trou... Sous les carreaux, pas de terre, du béton coulé... Sous le béton le sous-sol, inondé depuis très longtemps, et toute l'installation électrique ancienne est morte, tout ce qu'on utilise dans le château-village marche quand branché à une dynamo qui s'active au moins à deux... l'âtre brille, dehors le vent souffre les arbres et les forêts qui ont poussé plus haut que la maison-village, dont des portions importantes se sont depuis longtemps effondrées... Bien que les générations d'anciens skavengers ont entretenu la place face à l'établissement des végétaux... Quasiment rien à manger, la tête penchée en direction du bas avec un air absent, méchant, travaillant, c'est le vent... Et la joie de tuer à manger, que les miettes dispersées dans la prochaine rivière, très très grand bâtiment-maison-village attaché à une route qui fut large de trente mètres mais qui n'a plus que la largeur de deux cyclistes roulant côte à côte à distance amoureuse, le soir d'hiver quand ils reviennent de la ville sur leurs rouilles qui couinent chacun leur tour, les bras chargés de légumes.

dimanche 10 mars 2013

C'est une plaine - suite


Every turnip, every potato, as sacred as my own body. Food whispered in the dark and eaten by a skelton fire. Everyday fighting for a sack of crisps and a glass of cold water... Everyday is a countdown until the final potato and the final grain of rice. As we walk toward the end of beans and the end of carrots. Better eat them before they go toxic.

On entend le bruit d'une pulsation électrique réchauffant les circuits et alimentant les batteries, de la dynamo hurlante chassant l'humidité, d'une région entière tendue entre pouwer et dampité, et tous les mâts de fer sont tombés à la préhistoire de ce temps-ci, et ils ont nervuré le toit d'une grande maison familiale en amont du fleuve orange, et les câbles étaient tendus sous l'eau, protégés par la vase, et le cuivre a servi à réparer des milliers d'ourdis, de comps dans les sacs à dos des ordinolâtres, et dans la nuit tu tires sur le starter de l'ordinateur, et subitement ça sent les circuits chauffés et les résistances, et je vois le blanc de ses yeux chauffés à bleus et rendus phosphorescents par le lumière venant du petit écran, et en pensant elle danse sur les touches écrivantes dont la moitié manquent, quand elle me textait dans la nuit, et que tout passait dans des câbles fatigués, il fait bien trop froid, les changements de vitesse ne répondent plus, ni les freins, il doit y avoir une rupture de communication, le processus doit être grippé, on met les batteries dans nos sous-vêtements pour qu'elles ne meurent, déjà l'encre a gelé dans les stylos et ton cerveau ralentit dans la neige